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Confinement et colère


Ou

gardons le calme !

1. Ça part d'un bon sentiment.

On ne va se laisser marcher sur les pieds ! Face au mal moral et sanitaire qui monte, il faut tout de même réagir, imiter la force de Notre-Seigneur. Non à la paresse avons-nous dit. Que notre colère détruise le mal.

2. Et là, c'est le drame.

De nécessaire et ordonnée notre réaction face au mal devient très vite désordonnée.

Les causes ?

• Le tempérament : certains sont "soupe au lait" par nature.

• Le sentiment d'injustices pas toujours réelles

• Le perfectionnisme qui se mécontente de ses faiblesses et de celles des autres.

• Le manque de vie intérieure et donc de stabilité ancrée sur l'Immuable.

• Le manque de correction de soi, et de ceux que l'on éduque.

• Ajoutons le manque de patience et la durée de l'épreuve.

Reconnaissons que le confinement actuel n'est pas inoffensif pour nos nerfs : à force de se côtoyer en permanence, la réduction des activités physiques (qui relève de la paresse), l'épreuve morale de la situation n'arrangent rien.

Les conséquences ? ( « Les effets de la colère sont beaucoup plus graves que les causes. » Marc-Aurèle)

Ce sont :

• La colère (Abyssus abyssum invocat)

• La perte de la paix (familiale et sociale), la querelle

• L'excitation

• L'outrage et la clameur

• L'indignation

• Jusqu'au blasphème

On ne se met pas en colère d'une seule manière : Ce peut être simplement en pensée, puis bien vite en paroles, et enfin chez certains jusqu'aux actions (voie de fait).

3. "Nous sommes en guerre" (quelqu'un à la télé)

Alors réagissons : la colère est le désordre du désir de vengeance, dans l’irascible.

Un prédicateur disait avec justesse : « les saintes colères ? laissons-les à Dieu, pour nous, bannissons la colère. »

Le remède, c'est le silence ! Ainsi les religieux ne se demandent pas quand ils doivent se taire, mais quand ils peuvent parler. Et cela désamorce les colères. Car avec le temps, ce qui paraissait inadmissible sur le moment devient anecdotique au moment où on en reparle. En particulier chez les personnes primaires, et de tempérament sanguins.

La sagesse populaire le sait : le silence est plus que d'or face à la colère : « Dans la colère rien ne convient mieux que le silence.» dit la poétesse Sapho

Saint Jacques nous dit : « Que tout homme soit prompt à écouter, lent à parler, et lent à se mettre en colère ; car la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu. » (Jac. 1, 19)

« Mais Jésus se taisait » (Mt. 26, 63)

La vertu à pratiquer, c'est la prudence : elle permet de se modérer, de n'ouvrir la bouche qu'avec intelligence, de mesurer nos réactions, de prendre conseil avec soi-même et auprès des autres. La vertu de prudence désamorce la colère en réduisant les raisons de s'y mettre.

La patience, elle, s'oppose directement à la colère. Elle souffre ( de pătĭor : souffrir, endurer, accepter) les défauts des autres, et surtout accepte que tout ne se passe pas comme nous l'avions prévu.

Quelques résolutions /remèdes:

• Guérir la cause (éviter de provoquer la colère, et fuir les raisons)

• Patience

• Sérénité (culte du moment présent)

• Humilité post-colère ( reconnaître sa faiblesse, voire le cas échéant, demander pardon)

• Espérance ( reconnaître le doigt de Dieu dans tous les événements)

Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur

Bienheureux ceux qui sont doux, car ils posséderont la terre.

Voir aussi :

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