Ou
Ne pas confondre confinement et confit
1. Ça part d'un bon sentiment.
Il ne faut tout de même pas se laisser abattre. La vie ne s'arrête pas à la moindre épreuve. Et la nourriture saine et équilibrée est le premier remède aux maux actuels. C'est normal. Manger fait partie de la vie, et même de la survie ! On ne va tout de même pas nous reprocher de vivre.
2. Et là, c'est le drame.
De nécessaire et ordonnée notre nutrition devient désordonnée et superflue. Il n'y a qu'à entendre l'exclamation enjouée dès les premières vêpres d'une fête de première classe : « C'est pas Carême !» Mais cela ne permet pas tous les abus… Et la tempérance en prend un coup !
Saint Grégoire distingue différentes sortes de gourmandises :
« Le vice de gourmandise nous tente de cinq manières: 1. parfois il nous fait devancer l'heure où le besoin se fait sentir, 2. parfois rechercher des aliments exquis, 3. parfois désirer une nourriture préparée avec trop de recherche, 4. parfois dépasser la mesure dans la quantité même, 5. parfois pécher par la violence même d'un désir intense. » (Moral. XXX, 18 PL 76, 556)
Le pire, c'est qu'à l'instar des autres péchés capitaux, la gourmandise est une boîte de Pandore : ouvrez-lui votre volonté, et alors y entreront : l'hébétude, la joie inepte, le verbiage, la bouffonnerie, la malpropreté, la luxure, la paresse, la tiédeur, l'égoïsme, la colère… Rien que ça.
3. "Nous sommes en guerre" (quelqu'un à la télé)
Alors réagissons : la gourmandise est l'amour désordonné des plaisirs du boire ou du manger.
Le remède, c'est le jeûne et l'abstinence. L'Église nous le propose pendant ce carême, ne l'oublions pas, malgré les autres épreuves (attention à la gloutonnerie compensatrice des frustrations !) A défaut du jeûne intégral quotidien, respectons l'esprit du jeûne. Nous rappelons aussi l'obligation stricte de l'abstinence les vendredis de Carême.
La vertu à pratiquer, c'est la tempérance : tempérance naturelle (droite mesure dan les plaisirs du boire et du manger), et surnaturelle qui n'hésite pas à ajouter les sacrifices.
Quelques résolutions :
• ne pas manger ou boire seul
• parler d’autre chose que de nourriture, même à table
• apprendre à renoncer ( en qualité, en quantité, etc.)
• préférer la nourriture spirituelle en particulier la communion spirituelle qui n'est pas interdite, et même encouragée !
« Et il y aura de grands tremblements de terre en divers lieux, et des pestes, et des famines, et des choses effrayantes dans le ciel, et de grands signes. (…) Prenez donc garde à vous, de peur que vos cœurs ne s’appesantissent par l’excès du manger et du boire, et par les soucis de cette vie, et que ce jour ne vienne sur vous à l’improviste » (Lc. XXI)
Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés.
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