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Abbé Morille

Confinement et avarice

Dernière mise à jour : 6 mars 2023


Ou

partage ton gel hydroalcoolique

ou

la guerre au "tout à moi"

1. Ça part d'un bon sentiment.

Nous sommes en survie ! Ce n'est pas le moment de jouer au prodigue et de tout laisser filer. En bon père de famille – comme disait la loi avant qu'elle ignorât ce qu'est un bon père de famille – chacun doit se préoccuper de soi et de ce qui est soi par extension : sa famille, son entreprise, etc. C'est un devoir.

2. Et là, c'est le drame.

De nécessaire et ordonné notre instinct de propriété et de priorité devient très vite désordonné.

Le moi prend une proportion telle, que notre prudence s'en trouve même faussée : on a vu ou entendu parler des récents pillages des magasins de manière plus ou moins légale, mais surtout sans calme et sans une once de charité : une seule chose comptait : le "à moi".

Les causes ?

• La peur de manquer du nécessaire (en raison de l'expérience, ou de l'ambiance du moment)

• Désordre de l'esthétisme qui pense qu'avoir toujours plus est beau (cette commode remplie de bibelots, cette chambre pleines de voitures ou de poupées… que personne ne peut toucher !)

• l'égoïsme tout simplement : moi, mon bien avant tout, et peu importent les autres et leurs nécessité.

L'avarice se manifeste de différentes manières :

• Elle est matérielle : attachement viscéral aux biens, désirs de nouveaux biens, opiniâtreté dans la conservation d'un bien (manque de générosité)

• Elle est spirituelle : avarice de temps (ce sont toujours les mêmes qui ont le temps pour les autres, et les mêmes qui n'en ont pas…), avarice de services, ou avarice de la vie spirituelle : moins j'en fais pour Dieu, mieux c'est (ce qui est une erreur : tout ce qui est spirituel doit être nôtre).

Les conséquences ?

Ce sont :

• la dépendance de biens superflus (je ne peux AB-SO-LU-MENT pas m'en passer !)

Préparer le confinement

• La souffrance inutile, en désirant l'impossible, ou en me battant pour ce qui n'en vaut pas la peine.

• L'abandon du devoir d’état au profit de l'objet de mon avarice

• La perte de l’union à Dieu

« Car l’amour de l’argent est une racine de tous les maux ; et quelques uns, en étant possédés, se sont égarés de la foi, et se sont embarrassés en des peines nombreuses. » (1 Tim. 6, 10)

On trouvera toujours de bonnes excuses pour l'avarice : les temps sont durs, c'est pour mes enfants, j'ai assez souffert, il faut prévoir, etc…

C'est pour cela qu'il faut avoir l'honnêteté d'examiner sa conscience sans fausses raisons, car :

3. "Nous sommes en guerre" (quelqu'un à la télé)

Alors réagissons : l'avarice est le désordre du désir d’acquérir les biens.

pour corriger ce désordre, il existe un remède rapide :

Ce remède, c'est la Pauvreté.

Ainsi les religieux se dépouillent de tout pour le Bon Dieu. Il est évidemment impossible de vivre au même degré la pauvreté en famille, en revanche l'esprit de pauvreté doit être le même. Cet esprit n'est pas lié au nombre de zéros sur le compte en banque, mais à l'usage que l'on en fait (pas du zéro, mais de qu'il met en valeur…)

La vertu à pratiquer, c'est la Charité : La Charité guérit tout, mais en particulier l'avarice. Non, il n'y a pas que MOI, il y a Dieu avant tout, et ceux dont Dieu veut que je m'occupe. C'est l'ordre de la Charité, qui me rappelle que les biens sont des moyens, et non des fins.

Quelques résolutions /remèdes:

• Se rendre disponible (et pas forcément qu'à ce ou ceux qui me plaî(sen)t !)

• Se rappeler l'origine et la fin des biens matériels et intellectuels, et comment ils m'aideront sur mon lit de mort et au jugement dernier.

• Savoir donner plus que le superflu.

donner sans compter (prière de saint Ignace, dite prière scoute).

• faire confiance à Dieu : « votre Père du Ciel sait ce dont vous avez besoin. »

• et aux autres ( ne pas donner cinquante mille recommandations quand je prête un objet.)

• Méditer le dénuement de la Croix : « Né jadis nu sur la paille, vous voici nu pour mourir. »

Bienheureux les pauvres en esprit, car le royaume des Cieux est à eux.

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