Ou
" pour en revenir à MOI "
ou
la guerre au "MOI"
1. Ça part d'un bon sentiment.
Qui s'occupe de nous ? Les gouvernants ne pensent qu'à leur profit (c'est connu), les évêques qu'à fermer les église, les riches qu'à s'enrichir à nos dépends, les pauvres à nous piquer notre argent, les médecins à jouer avec notre santé, les forces de l'ordre à empêcher les gens de tourner en rond. Bref… si JE ne m'occupe pas de MOI, personne ne le fera.
C'est vrai habituellement, encore plus dans le confinement, c'est la survie qui l'exige !
2. Et là, c'est le drame.
L'avarice relève plus de l'égoïsme (tout à moi), la jalousie de l'égocentrisme (tous vers moi), l'orgueil de ce qu'on peut appeler l'égotisme (moi tout court).
De nécessaire et ordonné notre préoccupation pour nous-même devient vite désordonnée.
Certes, l'on s'occupe du MOI, on ne l'oublie pas, mais on oublie tout le reste : les autres, le bien, DIEU !
Les causes ?
• Le trop grand intérêt pour soi
• Le désordre du sens de l'honneur, de la grandeur.
L'orgueil se manifeste de différentes manières :
• Selon saint Grégoire : 1) quand on pense avoir par soi-même ce que l’on a de Dieu 2) Quand on croit que ce qui nous a été donné d’en haut est dû à nos propres mérites 3) Quand on se vante d’avoir ce que l’on n’a pas. 4) Quand, méprisant les autres, on veut paraître le seul.
• 1) Quand on se plaît à soi-même 2) Quand on se préfère aux autres 3) Quand on se préfère à Dieu
• Orgueilleux joyeux (fanfaron) ou malheureux (victime permanente de la société)
• Vivant pour soi (égoïsme/avarice), vivant par soi (indépendance/jalousie)
• En ayant toujours raison, en agissant uniquement selon le regard des autres ( rejoint la jalousie/envie)
L’orgueil se cache aussi sous des semblants de qualités. Nous avons déjà parlé de l'honneur (sainte Thérèse d'Avila part en guerre contre le "point d'honneur"), mentionnons aussi le perfectionnisme (ou refus de ses faiblesses), la fausse humilité qui appelle le compliment (quelle réaction quand personne ne réagit à ma réflexion : « je suis nul, ou mauvais » ?), la fausse justice qui veut rendre à l'orgueil ce qu'on lui a retiré, etc…
Les conséquences ?
Ce sont :
• L'hypocrisie,
• La vaine gloire
• La colère (quand le MOI est attaqué)
•Jusqu'aux désordres psychologiques (pervers narcissiques, etc.)
• La plus grave : on se coupe des remèdes, car par principe un orgueilleux a raison et n'a pas de défauts, donc pas besoin de se corriger. Tel le nez, tout le monde le voit sauf le concerné.
• et d'autres encore
Dans la période actuelle l'orgueil se manifeste par les autres défauts : l'avarice et l'égoïsme. Mais aussi dans les difficultés pour le travail par un oubli plus marqué des autres, à commencer par Dieu, mais aussi le prochain : il faut partager les lieux de travail d'études, les bouts de table pour les devoirs, et alors c'est MOI d'abord, et peu importent les autres.
C'est pour cela qu'il faut avoir l'honnêteté d'examiner sa conscience sans fausses raisons, de se regarder dans le miroir de la conscience (seul moyen de voir le nez) car :
3. "Nous sommes en guerre" (quelqu'un à la télé)
Alors réagissons : l'orgueil est l'estime exagérée de soi-même
pour corriger ce désordre, il existe un remède rapide :
Ce remède, c'est l'obéissance.
Étonnant ? Pas si l'on regarde d'un peu plus près
Ainsi les religieux renoncent à leur volonté propre de manière radicale en faisant le vœu d'obéissance.
Mais l'esprit et la vertu d'obéissance sont applicables par tous : il s'agit d'admettre une règle d'action qui n'est pas soi-même. Au dire des auteurs spirituels, c'est le vœu le plus difficile à respecter.
Ne dit-on pas que l'obéissance est la sainteté des enfants ? Et pourquoi sinon qu'elle permet de tuer l'orgueil ?
C'est par orgueil qu'un enfant vous désobéira effrontément en vous regardant droit dan les yeux, mais aussi quand il ira en cachette suivre sa propre volonté qu'il ne peut accomplir en face de vous par respect, amour ou peur du châtiment. Voici l'égalité remarquable :
Obéissance = humilité = sainteté
La vertu à pratiquer, c'est la Foi : En effet, la Foi est une école d'humilité. Nous rencontrons des têtes très bien faites, capables d'arriver à un haut degré de vérité. Mais cela reste leur vérité, en ce sens que ces personnes ont fait leur raisonnement seules. Arrive une vérité de Foi, indémontrable, et elles bloquent : l'orgueil est là. Qu'elles commencent à admettre qu'il existe une règle de vérité qui peut leur demander de croire des vérités qui les dépassent, et c'est un premier pas dans la voie de l'humilité.
Développons donc notre esprit de Foi dans les vérités à croire, l'obéissance aux autorités, familiales, ecclésiastiques et civiles et l'orgueil en prendra un bon coup !
Esprit d'autant plus difficile que l'autorité est en crise. Mais si les remèdes à l'orgueil sont négligés, ne nous étonnons pas de le voir se développer (non, en fait vous ne le verrez pas – moi non-plus – comme votre propre nez).
Quelques résolutions /remèdes:
• Accepter l’humiliation
• Sortir de l’égoïsme (effort spécial confinement)
• Cultiver la discrétion (ça aussi…)
• Accepter ses émotions
• Voir toutes choses comme venant de Dieu (eh oui… voulues ou permises)
• Reconnaître ses dettes
• Ne pas se dénigrer
• Méditer la Croix : « il s'est humilié jusqu'à la mort, et la mort de la Croix »
Bienheureux ceux qui pleurent (leur orgueil), car ils seront consolés.
Humour commence comme humilité et finit comme amour. Grâce à l’humilité, l’orgueilleux apprend qu’il existe non par soi mais par les autres ; grâce à l’amour, il apprend qu’il existe non pour soi mais pour les autres.